Domaine Courbet

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Depuis Nevy sur Seille

Domaine Courbet

Le projet Savagnin de Damien Courbet prend forme sur les très beaux terroirs de Château-Chalon...profitant des magiques couleurs d'automne nous l'avons rencontré pour qu'il nous parle de cette projection dans l'avenir.
Une évidence qui s'impose en dégustation...
A ceux qui pensent que les Château-Chalon ne sont pas des grands vins, je prescrirais volontiers une petite cure du millésime 2000, produit par Jean-Marie Courbet, le père de Damien, mis en bouteilles (en clavelins devrais-je dire) par ce dernier... En dégustant ce vin très complet à l'été 2020, qui rend bien à son terroir la patience d’avoir été attendu si longtemps, j'ai été frappé par son caractère unique et multidimensionnel. L’aromatique est complexe sur la salinité et le minéral (iode, coquille), les épices (safran), les fruits secs, et même les zests de citrons pour un nectar qui régale l'hédoniste...le tout assorti d’une superbe longueur. En un mot, c'était pour moi un vin archétypique de l’appellation qui démontrait la profondeur inimitable de ce terroir.
Une terre à vins exceptionnelle
Et justement, lorsqu’on possède de grands terroirs, il faut leur donner les vignes et les cépages qu’ils méritent. Tel pourrait être en substance le credo de Damien Courbet à propos du Savagnin et des grands terroirs marneux de Château-Chalon. Car nous parlons bien d’un cépage roi, ici, le Savagnin, qui est parfaitement adapté à la géologie et à la climatologie du lieu (maturité tardive et remarquable résistance à la pourriture apportée par l’humidité en automne). C’est par respect pour ce couple cépage-terroir unique, donnant de très grands vins de garde, que Damien a entrepris de restructurer en profondeur les vignes du domaine depuis quelques années.
La superbe vue sur le coteau de Menétru-le-Vignoble Les vignes s'étagent de 250 à 420 mètres environ
La vue sur Voiteur depuis le coteau de "En Beaumont"
Lieu-dit "le Nid" à Château-Chalon
Arrachages et replantations...
Damien a donc pris des décisions importantes. Exit les ceps de Poulsard, par exemple, peu adaptés à ces lieux. La petite vigne au lieu-dit “Sur Lya“, située sous la butte de Gaillardon, a été arrachée en 2019, et sera laissée en jachère au repos pendant 2 années, avant d’être replantée avec des Savagnins verts en sélection massale.

Cela veut malheureusement aussi dire que le domaine ne produira plus de vin de paille, le dernier millésime sera le 2015...Damien excellait pourtant dans l'élaboration de ce vin liquoreux de grande tradition Jurassienne, à l’image de son 2003, « la chance du débutant » reconnaît-il modestement, un paille d’exception qui nous avait émerveillé il y a quelques années lors de sa sortie avec ses notes de macadamia et de nougat caramélisé.

En attendant, vous pouvez toujours vous consoler avec celui de Philippe Butin !

"En Beaumont", parcelle située sur le coteau de Menétru-le-vignoble
Nouvelle parcelle et certifications
Damien a également récupéré une vigne en location au lieu-dit « en Beaumont », orientée Sud-Est, un des plus beaux terroirs de l’appellation Château-Chalon et il nous explique ici comment va s’opérer la transition et les choix qui en découlent, décisions qui seront de très longue portée pour le domaine, vu la longueur des élevages oxydatifs (environ 7 années) et l’impact de l’intégration de nouvelles vignes à une exploitation sous certification biodynamique. Le domaine a par ailleurs obtenu sa certification biologique en 2016...

Concernant les élevages, Damien fait également évoluer ses contenants. Deux œufs en ciment ont fait leur apparition à la cave, pour préserver l’intensité variétale première de ses Savagnins ouillés, et c’est vrai que nous avons partagé ce choix avec beaucoup de conviction, une fois goûtés les jus en gestation. Et de la futaille de plus grande contenance, des 500 litres, ainsi que des cuves en grès. Ces dernières années, nous avons vu émerger à la cave des cuvées de Savagnin ouillées, en particulier l’Origine, dont le 2018 nous a particulièrement séduit.

Grâce à cette mosaïque de terroirs différenciés sur l'appellation reine du Jura (Château-Chalon), le domaine pourra d'ici quelques années embouteiller des vins jaunes parcellaires, à partir du millésime 2016, en séparant Lya, Sous Roche, Puits-Saint-Pierre, comme le fait déjà en Arbois un talentueux précurseur : Stéphane Tissot !