Domaine Louis Chenu et filles

Tous les vins du domaine

Ode aux pinots noirs accessibles...

Domaine Louis Chenu et filles

Savigny-lès-Beaune est un grand terroir Bourguignon encore largement délaissé...

Il fut un temps où les vins de Savigny-lès-Beaune étaient aussi prisés que ceux de la côte de Nuits un peu plus au Nord. Avec raison, car les terroirs y sont de grande qualité et très bien exposés. L'évolution historique, qui va de plus en plus souvent de pair avec une hausse de la spéculation liée à l'exposition médiatique, laisse pour le moment ces vins un peu dans l'ombre. C'est une raison de plus pour que Vignalis vous y emmène, vous les amateurs de pinots noirs encore accessibles. En l'occurence, il serait dommage de ne pas s'intéresser au travail que font Juliette et Caroline Chenu dans leur domaine de 9 hectares...car il est juste remarquable.

Nous avions dit cela il y a deux ans, lors de notre première visite au domaine. C'était pourtant un crève-coeur, au lendemain du gel dévastateur d'Avril 2021. Depuis, la qualité a encore progressé, et délivre un millésime 2021 justement, accouché dans la douleur, mais avec des vins très intéressants que Vignalis vous propose, le Bourgogne rouge et le Savigny vieilles vignes, étendard du domaine. Ce qui fait la gourmandise de ces vins, c'est aussi un sulfitage très modéré, à peine 20 mg de libre pour 40 de SO₂ total, autant dire, pas grand chose...après réception de vendanges et juste avant la mise. Les crus passent environ 11 mois en élevage.

Les Gollardes Sur le plateau, vieilles vignes entrant dans l'appellation Village
Premier cru aux Clous Travail du sol
Premier cru les Lavières
Les Saucours Complantage Chardonnay Pinot blanc
Premier cru Les Hauts Jarrons

Mais avant de parler des vins, parlons d'abord un peu du domaine. La vigne et le vin chez les Chenu, c'est une histoire familiale qui dure déjà depuis 5 générations. Les premières parcelles ont été acquises en 1914...

Il est notable que depuis 2015, l'ensemble des vignes sont cultivées en agriculture biologique, dans un respect des sols et de l'environnement. La vigne, c'est plutôt le domaine de Caroline, pendant que Juliette s'occupe plutôt de toute la partie administrative et commerciale.

La récolte est faite à la main et les vinifications sont tout ce qu'il y a de traditionnel, sans interventionnisme : raisins égrappés et foulés, levures indigènes pour les fermentations alcooliques, quelques pigeages pour favoriser les échanges jus-peaux, élevage d'un an environ avec une faible proportion de bois neuf pour ne pas marquer les vins, et mise en bouteilles sans collage ni filtration. Tout est fait pour préserver l'identité de chaque terroir.

Sur le plateau, lieu-dit les Perrières

Une mosaïque de crus bien différenciés

La dégustation des 2019 nous donne une confirmation que ce travail des sols, associé à une approche respectueuse de la vigne, c'est-à-dire sans pesticides, permet de révéler des nuances subtiles d'un cru à l'autre. Les Haut-Jarrons sont plus terriens, salins, plus en retrait. Les Lavières expriment au contraire une délicatesse toute aérienne. Quant aux Clous, le jus dégage une énergie tellurique intense, où la dimension du terroir prend le pas petit à petit sur l'aromatique du raisin. L'expérience vaut la peine d'être vécue sur un millésime à la maturité sans faille, mais de petit volume, où la concentration naturelle des raisins a joué à fond. On peut donc ici découvrir de manière franchement abordable, comment la vie de la terre est restituée au raisin.