Champagne Clandestin
Tous les vins du domainePetite situation de la "côte des Bar"
Située au sud du département de l'Aube, beaucoup plus proche de la Bourgogne géographiquement parlant que du coeur Champenois, la côte des Bar est forte actuellement de 7 500 hectares en production, sur les 34 000 que compte la région. Elle se distingue surtout des autres aires productrices que sont la montagne de Reims et la Côte des blancs par ses sols de calcaire kimméridgien, dans le prolongement de la veine qui part du Sancerrois en passant par le Chablisien. Ici le calcaire percole, il ne retient l'eau que de manière très superficielle à la différence des sols crayeux friables du Nord de la Champagne, à moins que l'on puisse bénéficier d'une couche supérieure d'argile en terme de retenue hydrique...
Historiquement, les grandes maison de Champagne achetaient les raisins de la Côte des Bar pour fortifier la structure de leurs vins clairs de Chardonnay et elles y ont donc encouragé la culture du pinot noir, plus "vineux", ce qui expliquerait que ce cépage soit très dominant dans cette aire d'appellation.
Focus sur le Barséquanais
Cette sous-région de la Côte des Bar, qu'elle forme avec celle de Bar-sur-Aube, cette aire de production est située principalement sur les coteaux des vallées de l'Arce et de Laignes et de la Seine. C'est dans cette mosaïque de parcelles, d'expositions variées, que Clandestin est allé sourcer ses raisins auprès de producteurs en agriculture biologique pour réaliser des cuvées d'assemblage, certes, mais comportant un dénominateur commun. Voilà pourquoi le nom générique de ces cuvées sera "les semblables".
C'est ainsi que "Boréal" rassemble des jus uniquement de parcelles exposées Nord, où la minéralité ressort davantage. "Austral" au contraire agrège des terroirs exposés Sud. Les Grandes lignes en revanche, vient d'un seul lieu-dit et contrairement à ses consoeurs, n'est pas issue de pinot noir mais de Chardonnay...
Pour le futur, Benoît envisage des élevages encore plus longs, avec un comparatif entre vieillissement fûts et vieillissement sur lattes. Tout ce qui dénature les vins est ici complètement proscrit : le boisé est imperceptible, car les élevages se font en barriques de 400 ou 500 litres, il n'y a pas de dosage, on est donc en brut nature, le sulfitage est assez minimaliste, et l'effervescence est discrètement efficace sans perturber la bouche. Le résultat est sans appel : la dégustation des jus clairs de 2018 et 2019 restitue parfaitement la pureté de ces pinots noirs longilignes travaillés en toute simplicité, de ces chardonnay minéraux avec un brin d'austérité qui leur confère une personnalité indéniable.