Domaine Macle
Tous les vins du domaineCar le vignoble du Jura n’a pas toujours été, et loin s’en faut, la coqueluche des sommeliers américains ou japonais des restaurants et bars à vins branchés de New York ou de Tokyo. Il fut un temps où les vignerons jurassiens, souffrant de la comparaison avec leurs voisins bourguignons, peinaient à vendre leurs bouteilles au-delà de la clientèle fidèle des amateurs Franc-Comtois, notamment des Doubistes. Grâce au travail méritant de figures reconnues depuis comme Pierre Overnoy, pionnier du vin naturel à Pupillin, Jacques Puffeney à Montigny-les-Arsures ou Jean Macle à Château-Chalon, la région a pu entrevoir un regain de notoriété et d’intérêt avant que la génération de talentueux vignerons matures que nous connaissons aujourd’hui n’insuffle dans les années 2000 le succès actuel (Stéphane Tissot, Laurent Macle, Jean-François Ganevat entre autres…).
Un modèle de régularité
Si le succès du domaine ne s’est pas démenti depuis tant d’années, c’est avant tout grâce à l’exceptionnelle régularité de la qualité des vins. Comme je l’ai indiqué, j’ai y acheté des millésimes de Château-Chalon à titre personnel depuis 1997 et des Côtes du Jura depuis le millésime 2000. Je ne crois pas avoir eu une seule bouteille bouchonnée ni avoir été déçu sur les nombreuses bouteilles ouvertes depuis. Il peut arriver certes qu’un vin soit ouvert un peu trop tôt, car ce sont des cuvées de grande garde certaines années, comme l’assemblage typique de Côtes du Jura en chardonnay-savagnin qui peut évoluer favorablement sur une bonne vingtaine d’années. Quant au Château-Chalon, embouteillé dans son clavelin de 62 cl, c’est un vin qui peut tenir 50 à 100 ans, s’il est correctement conservé.
Aujourd’hui ce sont Laurent et Christelle qui prennent soin du domaine, et qui ont repris le flambeau de leur père. Les vins sont exportés sur les plus belles tables du monde et il n’y a jamais assez de production pour satisfaire la demande, tant les rendements sont mesurés (30 à 35 hl par hectare). De plus les récoltes récentes des années 2016 et 2017 ont été amputées suite à divers aléas climatiques.
Le terroir de l’AOC Château-Chalon, bien que n’étant pas uniforme selon les emplacements, se répartit inégalement sur 4 communes : Château-Chalon, Ménétru-le-Vignoble, Domblans et Nevy-sur-Seille. Le dénominateur commun en est la couche de marnes grises du Lias, une terre difficile à travailler, d’aspect et de consistance presque cimenteuse, mais sur laquelle le Savagnin, cépage tardif résistant particulièrement bien à la pourriture, s’épanouit à merveille. Actuellement, on estime que la surface productive en Savagnin n’excède pas 67 hectares seulement sur l’appellation.