Domaine Macle

Tous les vins du domaine

Entre tradition et modernité...

Domaine Macle

Si le succès du domaine ne s'est pas démenti depuis tant d'années, c'est avant tout grâce à l'exceptionnelle régularité de la qualité des vins...
Jean Macle, lors d'une dégustation au domaine en 2008
Hommage
J’écris ces lignes encore emprunt du souvenir de Jean Macle, qui nous a quittés le 23 décembre 2020, emporté comme beaucoup par ce fichu virus. A titre personnel, j’achète du vin chez les Macle depuis le millésime 1997 et Jean a beaucoup contribué à ma passion pour le vin jaune et pour les vins oxydatifs en général, un domaine où il excellait à donner des explications. C’était une mémoire de l’appellation Château-Chalon, qu’il avait beaucoup faite progresser, à la vigne, comme à la ville pendant ses mandats d’édile, quoi qu’en disent ses détracteurs. Cette photo fut prise lors d'une dégustation verticale mémorable où les 1988, 1989 et surtout 1983 se goûtèrent magnifiquement.

Car le vignoble du Jura n’a pas toujours été, et loin s’en faut, la coqueluche des sommeliers américains ou japonais des restaurants et bars à vins branchés de New York ou de Tokyo. Il fut un temps où les vignerons jurassiens, souffrant de la comparaison avec leurs voisins bourguignons, peinaient à vendre leurs bouteilles au-delà de la clientèle fidèle des amateurs Franc-Comtois, notamment des Doubistes. Grâce au travail méritant de figures reconnues depuis comme Pierre Overnoy, pionnier du vin naturel à Pupillin, Jacques Puffeney à Montigny-les-Arsures ou Jean Macle à Château-Chalon, la région a pu entrevoir un regain de notoriété et d’intérêt avant que la génération de talentueux vignerons matures que nous connaissons aujourd’hui n’insuffle dans les années 2000 le succès actuel (Stéphane Tissot, Laurent Macle, Jean-François Ganevat entre autres…).

Un modèle de régularité

Si le succès du domaine ne s’est pas démenti depuis tant d’années, c’est avant tout grâce à l’exceptionnelle régularité de la qualité des vins. Comme je l’ai indiqué, j’ai y acheté des millésimes de Château-Chalon à titre personnel depuis 1997 et des Côtes du Jura depuis le millésime 2000. Je ne crois pas avoir eu une seule bouteille bouchonnée ni avoir été déçu sur les nombreuses bouteilles ouvertes depuis. Il peut arriver certes qu’un vin soit ouvert un peu trop tôt, car ce sont des cuvées de grande garde certaines années, comme l’assemblage typique de Côtes du Jura en chardonnay-savagnin qui peut évoluer favorablement sur une bonne vingtaine d’années. Quant au Château-Chalon, embouteillé dans son clavelin de 62 cl, c’est un vin qui peut tenir 50 à 100 ans, s’il est correctement conservé.

La gamme presqu'immuable des vins du domaine Macle, Côtes du Jura (Chardonnay et assemblage Chardonnay-Savagnin), Château-Chalon et Macvin
Le style oxydatif
Derrière ce nom barbare, il faut imaginer que le vin passe son élevage en fût, surmonté d’un voile de levures en surface, qui va le protéger de l’oxydation (détérioration par l’oxygène de l’air) créée par le vide au-dessus de lui. Ainsi fortifié pendant des années (environ 4 ans pour les Côtes du Jura et plus de 6 ans pour le vin jaune de Château-Chalon), le vin va prendre un goût de fruits secs (noix verte, cajou), d’épices (curry, safran, curcuma) voire de rancio caractéristique lié à l’apparition de composés chimiques aromatiques : l’éthanal et le sotolon. L’unique région où des vins oxydatifs semblables sont élaborés de manière ancestrale est le Xérès espagnol. Ces vins accompagnent merveilleusement bien les fromages de la région.
Les terroirs du Puits-Saint-Pierre et de Sous Roche...et au-dessus de la falaise calcaire, le splendide village de Château-Chalon
Des changements à la vigne
Le domaine Macle possède 12 hectares de vignes dont 4 classées en appellation Château-Chalon, notamment aux lieux-dits les plus emblématiques comme le Puits Saint-Pierre ou Sous Roche orientés sud-ouest. Pionnier en agrobiologie avec les préceptes de la méthode Lemaire-Boucher appliqués dès les années 60, le domaine a finalement décidé de franchir le pas d’une certification en agriculture biologique démarrée en 2015. Le premier millésime à en bénéficier sera donc 2019. Les ajouts de produits étaient déjà réduits à un minimum, puisque Laurent Macle n’utilisait pas d’engrais, pas d’insecticides, ni de fongicides depuis des années. Seul un peu de désherbant était appliqué sous le rang. Ce n’est désormais plus le cas. Pour lutter contre les maladies cryptogamiques (provoquées par les champignons nuisibles), le domaine a décidé de limiter les doses de bouillie bordelaise contre le mildiou et a généralisé l’emploi du soufre contre l’oïdium.
Le Puits Saint-Pierre avec les vignes du domaine au premier plan
Les fameuses marnes grises du Lias, caractéristiques de l'appellation Château-Chalon

Aujourd’hui ce sont Laurent et Christelle qui prennent soin du domaine, et qui ont repris le flambeau de leur père. Les vins sont exportés sur les plus belles tables du monde et il n’y a jamais assez de production pour satisfaire la demande, tant les rendements sont mesurés (30 à 35 hl par hectare). De plus les récoltes récentes des années 2016 et 2017 ont été amputées suite à divers aléas climatiques.

Le terroir de l’AOC Château-Chalon, bien que n’étant pas uniforme selon les emplacements, se répartit inégalement sur 4 communes : Château-Chalon, Ménétru-le-Vignoble, Domblans et Nevy-sur-Seille. Le dénominateur commun en est la couche de marnes grises du Lias, une terre difficile à travailler, d’aspect et de consistance presque cimenteuse, mais sur laquelle le Savagnin, cépage tardif résistant particulièrement bien à la pourriture, s’épanouit à merveille. Actuellement, on estime que la surface productive en Savagnin n’excède pas 67 hectares seulement sur l’appellation.

Une boîte chaude, typique de la Franche-Comté, vous reprendrez bien un peu de Mont d'Or pour aller avec votre Jura ?