Vignalis revisite sa sélection de blancs secs...

Vignalis revisite sa sélection

Avec l'arrivée des températures, les vins blancs sont à l'honneur, et sont plébiscités par les acheteurs. Vignalis a organisé une session où quelques pépites encore disponibles de la cave ont été revisitées.

Les vins ont été présentés après quelques minutes d'ouverture, à température de dégustation de 12 à 13 degrés.

Philippe Butin, Chardonnay 2018 : robe assez soutenue, pas de trace de bois au nez, et pour cause nous sommes sur une cuvée qui n'est élevée qu'en contenant inox. Vin sapide, plus minéral que fruité, variétal et typique qui a bien résisté à la chaleur du millésime, une excellente tenue pour un vin de ce prix.

Damien Courbet, Côtes du Jura les Isles 2018 : de la tenue et de l'élégance au nez, avec une note boisée raffinée qui provient du passage en fûts. Le vin est savoureux, long, gras et opulent, il accompagne à merveille des amuses-bouches. Il possède une légère sucrosité agréable et des notes de fruits confits.

Domaine des notes bleues, Le cul du Brey 2020 : beaucoup de tension minérale dans ce vin de Chardonnay salivant, de la droiture, une impression de conduction sur l'acidité et le caillou. Le vin possède aussi des notes d'alcool supérieur. Un grand terroir d'Arbois.

Damien Courbet, Côtes du Jura l'Origine 2018 : on est ici sur un Savagnin ouillé, plus élégant qu'opulent. Le vin affiche de la complexité de fruits confits et d'épices. Texture douce, assez huileuse, qui donne une sensation de toucher agréable.

Domaine Defaix, Chablis 2021 : quelle tenue dans ce Chardonnay, avec cette tension acide, cette minéralité débordante, cette impression que le vin avance sur un fil. Les saveurs sont citronnées, avec du végétal noble, fougères, et lierre. Un superbe spécimen d'appellation Village dans un millésime marqué par le gel mais où la production rescapée a donné de grands vins.

Domaine Fabien Coche Monthélie 2018 : réussite majeure, que personne n'attendait à ce niveau. Le vin est ouvert, superbement expressif, l'élevage est déjà pleinement intégré. Les notes de fruits jaunes et blancs se disputent le nez, avec des nuances de floral fin (aubépine, lilas). En bouche, le vin est gras, parfaitement équilibré grâce à une acidité rafraîchissante dans laquelle pointe le minéral. Très grande longueur salivante.

Domaine Fabien Coche Auxey-Duresses 2018 : une autre réussite majeure, avec un vin plus cérébral, qui possède un grand potentiel. Plus retenu, mais sans doute plus subtil que son prédécesseur, il possède les ressources aromatiques et tactiles d'un grand vin de garde. La minéralité n'est pas en reste, la texture est douce et tapisse les muqueuses.

Domaine Oudin, Chablis 1er cru "Vaucoupins" 2020 : ce vin un peu plus réduit mettra du temps à se mettre en place, avant de livrer un ensemble complexe, iodé, coquillé, où les notes de végétal noble apparaissent en accompagnement d'alcools supérieurs (menthol, eucalyptus). Un vin pour la table qui doit être encore gardé.

Domaine du Pas Saint-Martin, Jurassique 2017: probablement desservi par l'ordre de passage, il a été également éclipsé par le suivant. Néanmoins, on retrouve les qualités de ce cru régulier : équilibre, tension minérale, fruits blancs dans un Chenin qui tient sa parenté ampélographique évidente avec le Savagnin.

Domaine du Closel, Savennières la Jalousie 2018 : le nez embaume le coing, la pomme cuite et la poire mûre. Le vin est opulent, complexe, il est large et puissant. Une réussite qu'on peut commencer à boire dès à présent.

Domaine Roth, Riesling Mittelbourg 2017 : une magnifique bouteille, qui se révèle petit à petit, et qui n'attendra pas les années tant elle est irrésistible aujourd'hui. Des notes d'agrumes complexes, et de fumé, viennent compléter le côté un peu hydrocarbure du jus, la fraîcheur vient au second plan, tirée par la minéralité et l'acidité. D'une grande douceur tactile, ce vin est incrachable, c'est une splendeur à la longueur superlative, il n'y en a déjà plus à la propriété...avis aux amateurs.

Domaine Fabien Coche, Meursault les Chevalières 2018 : il aurait été dommage de ne pas encaver ces blancs 2018 de la Côte de Beaune, tant les réussites sur les grands terroirs apparaissent maintenant dans toute leur évidence. Profondeur, complexité, un côté iodé, marin qui remonte, pour contrebalancer le fruit et l'acidité. L'élevage n'est plus qu'un lointain souvenir, la longueur est superlative, tout y est, pour résumer, et pourtant ce n'est qu'un village, comme on aimerait en boire plus souvent à ce niveau. Déjà quasiment épuisé !

Au final, une très belle dégustation avec des vins qui se sont tous bien goûtés ! Mentions spéciales aux vins de Fabien Coche, au Riesling de Victor Roth, vraiment remarquable, au Savennières la Jalousie du domaine du Closel, et au Chablis du domaine Defaix, magnifiquement réussi. Dans leurs styles respectifs, les vins de Damien Courbet (très beau Chardonnay les Isles) et de Cédric Mottet marquent des points. D'autres vins méritent d'attendre encore un peu en cave.