Domaine André et Mireille Tissot

Tous les vins du domaine

La vie est belle !

Domaine André et Mireille Tissot

On ne présente plus ce vigneron devenu emblématique du succès des vins du Jura...Derrière la réussite, il y a surtout une vision audacieuse, et un travail irréprochable à la vigne comme au chai...
Le domaine André et Mireille Tissot
Né dans une famille de paysans pratiquant la polyculture depuis plusieurs générations, Stéphane Tissot incarne depuis la fin des années 1990 la continuité du renouveau viticole jurassien initié par son père. Dynamique et innovant, il hérite d’un patrimoine de vignes de 18 hectares constitué par ses parents (André et Mireille) essentiellement dans les années 1980. Son premier millésime est à moitié 1989, plutôt 1990 où il a vinifié vraiment seul. Grâce à un bon bagage pratique et théorique constitué à Beaune puis lors d’expériences en Champagne à Bouzy (1988), puis en Australie (1991), et en Afrique du Sud (1993), Stéphane devient rapidement autonome à la cave. Son père, confiant, lui en laisse les clés dès le début années 90.

Les grandes étapes visionnaires de son évolution

Stéphane commence à s’interroger sur la conduite du vignoble en 1993. Il réalise des progrès successifs par rapport aux modes usuels de viticulture et d’élaboration des cuvées.

  • 1996 premiers jaunes de terroirs qui étaient ensuite assemblés, pour revenir à des parcellaires dans les années 2000

  • 1997 création du négoce les caves de la Reine Jeanne (entièrement cédé depuis 2012) ; premiers Chardonnays de terroirs

  • 1999 passage en agriculture biologique, pour pouvoir vinifier différemment (levures indigènes, plus de lies et moins d’apport sulfitique)

  • 2002 plantation en haute densité du Clos de la Tour de Curon, vignoble emblématique d’Arbois ; premiers épandages de compost dans les vignes, dans le respect du calendrier lunaire

  • 2004 passage du vignoble en biodynamie

  • 2005 achèvement de la replantation de la parcelle En Spois

  • 2007 reprise de la parcelle de Château-Chalon

  • 2010 début des élevages en amphores, à la mode antique

Le domaine possède maintenant une surface de quasi 50 hectares, (ce qui est assez remarquable pour un vignoble conduit en biodynamie), avec la possibilité d’explorer, d’approfondir et compte 31 personnes en équivalent temps plein !

35 cuvées sont élaborées aujourd’hui, toutes avec la même rigueur. Les innovations concernent de nombreux aspects, comme le pralinage (trempage des racines dans des préparations mélangeant bouse de vache et kaolin), les épandages d’hydrolats sur le sol, l’apport d’huiles essentielles, de vinaigre de cidre en solution 1.5% pour combattre l’oïdium ou le mildiou, le défeuillage, le non-rognage (non-écimage), les élevages longs pour les vins jaunes, les techniques de débourbages…de gros travaux ont aussi permis de rénover la cuverie et le chai en 2018-2019.

Les marnes du Jura, si dures à travailler, mais si pourvoyeuses de goût
Le Clos de la tour de Curon, en Arbois, replanté en 2002
Les vins jaunes en parcellaires permettent de différencier les terroirs Vous pouvez voir le nom des parcelles sur les fûts (Spois, Bruyères, Château-Chalon...)
Les vins rouges
Ils font la part belle aux cépages locaux (Poulsard et Trousseau) sans oublier le Pinot noir. Ici encore, c’est le couple cépage / terroir qui a guidé les choix du domaine. En effet si le Pinot s’épanouit sur quasiment tous les sols, le Poulsard en revanche se doit d’être planté sur des argiles, et le Trousseau est préféré sur un sol calcaire léger où il aura la meilleure maturité, ou à la rigueur sur des marnes du trias. Stéphane a innové en introduisant des cuvées sans soufre dans la lignée de Pierre Overnoy (60% de la production) et des cuvées avec peu de soufre (40%). Il a également privilégié des amphores en terre cuite de 420 litres pour ses élevages, construites à la corde, sans paraffine donc très poreuses, qui vont petit à petit se colmater durant les 3 premières années. « ce type d’élevage amène une texture unique, qui fait littéralement éclater la bouche de fruits » confie-t-il.
Les vins blancs ouillés
Les vins ouillés (ce terme désigne le fait de compléter les fûts pour compenser l’évaporation naturelle à la différence de l’élevage oxydatif sous voile qui se fait sans ouillage et donc avec un vide dans le tonneau). Ici le domaine fait le choix de l’expression des terroirs et d’une vinification sur la réduction. Stéphane explique que « Le chardonnay est un cépage plus riche en jus que le savagnin et cet aspect doit être travaillé. Il doit être nourri, et sa réduction est assez noble ». Après des soucis apparus sur des cuvées sans soufre, le domaine est revenu à une approche plus pragmatique où les doses de SO₂ sont certes faibles, entre 18 et 20 mg de total mais pas nulles. En 2015, elles étaient un peu au-dessus en total car il y a eu plus de soufre relâché par les levures. Au maximum, le domaine se maintient entre 15 et 25 mg en total. Les terroirs originaux du Jura, assez uniques, permettent de bien rendre la diversité du Chardonnay sur marnes du lias (marnes bleues persillée régulière) ou du trias (marnes assez diversifiées).
Les vins jaunes
Ces vins sont parmi les plus typés que l’on puisse rencontrer dans le monde. Pour rappel, ils sont élaborés à partir du cépage Savagnin, qui s’accommode à merveille du climat Jurassien, et qui résiste bien à la pourriture. Elevé « sous voile », il résiste à l’oxygène de l’air grâce aux levures de voile qui forment une pellicule à la surface du tonneau. Pour éviter une trop grande concentration en alcool, le domaine mixe ses élevages caves humides / caves sèches. Des élevages longs de 9 ans avec une partie des pièces pour aller au-delà des 6 ans et 3 mois réglementaires sont également tentés. Stéphane a été pionnier dans la parcellisation des jaunes (embouteiller à part des terroirs différenciés) pour montrer que l’élevage oxydatif ne gommait pas la signature des sols. Il considère que son approche des vins jaunes peut encore s’enrichir de diverses expérimentations (travail sur les lies, soufre, amphores…)

A ne surtout pas négliger, les crémants (vins mousseux) représentent environ 25% du total des bouteilles produites par le domaine.  Ce sont des vins effervescents fort dignes d’intérêt car le couple climat continental / terroir fonctionne à merveille, il permet d’avoir une belle acidité sur calcaire et une belle réduction sur les marnes. Le domaine travaille ces vins mousseux en associant les qualités du Chardonnay et du Pinot noir par exemple.